La Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006 impose une obligation générale d’assainissement sur l’ensemble du territoire français. Environ 13 millions de personnes en France sont concernées par l’assainissement non collectif, avec une estimation d’environ 5 millions d’installations.
Ce mode d’épuration à part entière désigne tout système d’assainissement qui collecte, prétraite, traite, infiltre ou rejette les eaux usées domestiques des habitations non raccordées au réseau public d’assainissement. Il est particulièrement adapté dans les zones d’habitat dispersé où les coûts d’investissement pour la collecte des eaux usées peuvent être élevés et injustifiés.
Les principaux problèmes liés aux systèmes d’assainissement non collectif sont les suivants :
- Le débordement de la fosse septique et les remontées d’effluents par les appareils sanitaires ;
- Les problèmes de salubrité et de pollution des eaux de surface ou souterraines causés par un engorgement du terrain avec des eaux non ou insuffisamment traitées ;
- L’apparition d’odeurs nauséabondes ;
- Les résurgences d’effluents plus ou moins pollués ;
- La dégradation du béton des fosses septiques.
Les installations mal conçues ou mal exploitées peuvent causer de graves nuisances environnementales et des risques sanitaires.
Le diagnostic
LA MAUVAISE ÉVACUATION DES EAUX USÉES Elle est souvent le résultat d’une inadaptation de la solution retenue pour l’épandage par rapport au sol. Les tranchées filtrantes à faible profondeur, habituellement employées, nécessitent un sol avec une perméabilité optimale afin d’épurer les eaux et de les évacuer. Cependant, ces deux objectifs sont en réalité contradictoires : pour être épurées, les eaux doivent être filtrées et donc ne pas s’infiltrer trop rapidement dans le sol, mais en même temps, l’évacuation des eaux doit être continue pour ne pas saturer le terrain. Si le sol n’est pas satisfaisant, il faut donc envisager l’épuration dans un terrain reconstitué, par le biais d’un filtre à sable vertical ou d’un tertre filtrant.
D’autres causes de mauvaise évacuation des eaux peuvent inclure :
- Le colmatage du préfiltre dû à la saturation de la fosse ;
- Le colmatage dans le regard dû aux dépôts (graisses, savon, corps étrangers, feuilles, sable…) ;
- Les drains du plateau d’épandage bouchés par des boues, des racines… ;
- Le défaut de pose de la fosse elle-même.
La mauvaise évacuation des eaux usées a un impact direct sur la pollution des sols.
LE DÉFAUT DE VENTILATION Les odeurs nauséabondes sont le signe d’une insuffisance, voire de l’absence totale de ventilation de la fosse septique toutes eaux. Elles proviennent de l’accumulation d’hydrogène sulfuré (H2S), un gaz à l’odeur caractéristique d’œuf pourri, généré lors de la fermentation liée au prétraitement des eaux usées. Au-delà d’un certain seuil, ce gaz peut entraîner des nausées, des malaises, voire être mortel à des doses élevées. Ce défaut de ventilation peut également être à l’origine de dégradations du béton des fosses septiques. En l’absence de ventilation, l’action de l’hydrogène sulfuré se traduit par une attaque du béton par l’acide sulfurique, qui dissout les composés du ciment et entraîne la formation de minéraux à caractère expansif.
Les bonnes pratiques
Il est essentiel de vérifier la capacité des sols à accueillir un système d’assainissement. Pour cela, il est recommandé de faire appel à un bureau d’études spécialisé pour choisir et mettre en place une filière efficace et respectueuse de l’environnement. Une analyse de sol par sondages pédologiques et un test de percolation doivent être réalisés.
Il est également important de prévoir une ventilation adéquate pour l’installation de prétraitement, telle qu’une fosse toutes eaux. En effet, le système de prétraitement génère des gaz qui doivent être évacués par une ventilation efficace débouchant en toiture du bâtiment. Il est impératif de respecter les directives du DTU 64.1 en matière de ventilation de la fosse toutes eaux.
Il est nécessaire d’entretenir régulièrement les ouvrages d’assainissement non collectif, car ils sont un élément clé du bon fonctionnement de l’installation. Un dispositif de prétraitement mal entretenu peut compromettre le bon fonctionnement du système épurateur situé en aval. Il convient de respecter l’arrêté du 27 avril 2012 fixant les modalités de contrôle technique exercé par les communes et, si nécessaire, de confier à la commune l’entretien de l’installation moyennant le paiement d’une redevance.
Si vous rencontrez des désordres d’assainissements, n’hésitez pas à faire appel à des professionnels qualifiés pour effectuer un diagnostic.