Le raccourcissement des délais de construction et une mise en œuvre approximative ont été des facteurs contribuant aux dommages subis par les revêtements de sol en carrelage ces dernières années, tels que fissuration, décollements voire descellements. Cependant, actuellement, c’est principalement la fissuration qui cause des problèmes aux carrelages.
L’origine de la fissuration est principalement due au retrait excessif de la chape ou du mortier de scellement servant de support au revêtement. Les chapes peuvent être utilisées seules ou en association avec des isolants phoniques ou thermiques, et le plancher peut être chauffant ou non. Dans ce contexte, le rôle et le comportement du support sont des facteurs prépondérants pour comprendre les phénomènes observés.
Le diagnostic
Plusieurs situations peuvent se produire lors de la réalisation d’un plancher chauffant :
- Une réservation insuffisante ou excessive peut survenir si la coordination entre les différentes entreprises est insuffisante ou si l’information n’est pas correctement diffusée. Des rattrapages seront alors nécessaires.
- Si le support présente un pendage léger, la couche d’enrobage ou de scellement ne pourra pas avoir l’épaisseur adéquate.
- En cas d’irrégularité du support, comme une planéité irrégulière ou la présence de matériaux divers, les panneaux d’isolant ne seront pas stables et risquent de se fissurer.
- Si la couche d’enrobage est trop réduite, des fissures peuvent apparaître le long des tubes de chauffage. Il est donc important que les tubes soient bien fixés pour éviter qu’ils ne flottent et conduisent à la fissuration de la couche d’enrobage.
- Les panneaux d’isolant doivent être bien jointifs et pontés avec des scotchs pour éviter tout risque de fissure due à un écrasement du mortier.
- Des litiges peuvent survenir en cours de chantier, notamment le gel des tubes de chauffage. Après la réception des travaux, les litiges sont généralement liés à la pathologie des carrelages, comme la fissuration des mortiers et du revêtement dur, ou une mauvaise adhérence des mortiers-colles.
Les bonnes pratiques
Pour assurer la qualité de votre plancher chauffant, voici quelques préconisations à suivre :
- Utiliser des isolants conformes au DTU 65.14 P1 et au DTU 52.10.
- Maintenir la température du fluide inférieure à 50 °C et de surface inférieure à 28 °C.
- Prévoir les dispositifs nécessaires pour faciliter la maintenance.
- Effectuer une réception du support : du dallage pour le chauffagiste (pose de l’isolant) et de l’isolant/chauffage pour le carreleur.
- Respecter une mise en chauffe progressive avant la réalisation du carrelage.
- Respecter les délais de séchage des couches d’enrobage et contrôler leur humidité résiduelle.
- Respecter les épaisseurs minimales d’enrobage des canalisations.
- Respecter les joints de fractionnement et/ou périphériques pour l’ensemble couche d’enrobage et revêtement.
- Ne pas poser scellé directement sur les canalisations.
- Le béton d’enrobage des canalisations peut être remplacé par une chape fluide à base de sulfate de calcium ou de ciment.
- Dans ces cas, il faudra se conformer aux Avis Techniques des procédés pour les produits associés à utiliser (enduits de lissage, mortier-colle).
Si vous rencontrez des désordres avec votre plancher chauffant, n’hésitez pas à faire appel à des professionnels qualifiés pour effectuer un diagnostic.
